« On a tous un banc, un arbre, une rue, Où l’on a bercé nos rêves »… Moi, c’est ici, à Villeneuve du Paréage, que j’ai bercé mes rêves d’enfant… Ces paroles sont le refrain de la chanson qui remporta le concours de l’eurovision en 1971. Supportée par une très belle mélodie, elle fut créée pour l’occasion par la chanteuse Séverine qui ne doit son succès qu’à ce seul titre malgré une honnête discographie… Vous avez compris que cette mélodie trotte toujours dans ma mémoire… Etre ici, avec les musiciens et avec Michel, mon ami de toujours, lui aussi de Villeneuve, pour animer le mariage d’une autre Séverine et de son amoureux revêt un caractère particulier que je n’aurai voulu manquer pour rien au monde… Corde nouvelle à notre arc, la commande fut l’occasion pour le groupe de découvrir un registre qui devait respecter un concept précis, souhaité par les futurs époux… Pas de grandiloquence, une entrée fraiche, une pointe de recueillement au milieu et, pour finir, un dessert tonique et amusant qui devait annoncer la partie festive de l’après cérémonie qui mettrait un terme à notre animation… Signe évident d’une minutieuse organisation, les morceaux proposés et validés par nos commanditaires trouveront leur place dans le programme de la messe… Le rouge leur va si bien !... Nous nous retrouvons au village, le 9 juillet, un bon moment avant la cérémonie pour les derniers raccords... Vêtus de nos chemisettes rouges traditionnelles, nous intégrons rapidement les conditions de restitution, volume, échos, son, ou encore, éclairage et placement… Pour l’évènement, notre ami Emmanuel a délaissé ses occupations montalbanaises et assurera la direction du groupe, avec son petit soprano semblable à un jouet… Entre Colette et Christine, Michel, notre nouvel alto, semble trouver dans ce court préparatif la récompense méritée de la démarche qu’il tenta auprès du groupe, il y a un mois, juste à la fin du trail de Montgaillard, auquel il participa… Sylvain et Jean-Paul forment avec Laurent le trio remarqué des cuivres… Ginette et moi partagerons le pupitre des bois avec Claude, dont la présence, malgré une astreinte professionnelle, en dit long sur le futur attachement au groupe… Assis derrière sa magnifique batterie, c’est Lionel qui imposera le rythme avec un brio indiscutable… Jacques et son imposant hélicon dominera les débats sous le regard protecteur de son épouse… Et puis il y a nos inséparables ténors, liés par un unisson remarquable et qui ne trouvent leur singularité que dans la couleur de leur instrument… Amis musiciens je vous trouve très beaux sous ces couleurs identitaires dans ce lieu sacré certainement habitué à plus de solennité… Moments magiques… Des klaxons nous alertent bientôt… Signal d’arrivée à la mairie toute proche, nous n’avons maintenant que quelques instants pour accueillir les invités qui prennent rapidement place sur les bancs de l’église où sont posés des livrets ornés de petits cœurs rouges sur des rubans blancs… Nous accueillons les mariés avec la tonique « Marche » de Weber et, dans la foulée, avec « Fanfare » … Le rapide enchainement coupe la chique à monsieur le curé qui, dans une ultime inspiration, s’apprêtait à ouvrir officiellement la cérémonie… Réjoui par ce contretemps inattendu et après un clin d’œil complice, c’est lui qui, dorénavant, déclenchera nos nouvelles interventions… Libérés des premières formalités musicales nous apprécions pleinement l’avantage que nous procurent nos places... Séverine et Frédéric se sont fabriqué deux jolies princesses… Après une stridente et remarquée interpellation vocale, la petite sœur va très vite quitter les bras de mamy pour, ainsi libérée, partir à la découverte d’un espace beaucoup plus passionnant que ces chaises de bois faites pour les grands… Tantôt cachée derrière la magnifique robe de maman ou accrochée au costume lumineux de papa, le granite gris du chœur de l’église n’a bientôt plus de secrets et c’est de là, assise au frais, que la jolie petite tête blonde suivra avec intérêt la reprise de la partie musicale… De merveilleux moments se succèdent jusqu’à la signature du registre que nous accompagnons avec le titre prometteur de « Je le suivrai… » interprété façon bandas, et enfin jusqu’à la fin de la cérémonie où nous précédons les mariés avec « Emmenez moi », titre lui aussi plein de promesses… Une pluie de pétales rouges et blanches et un lâcher de ballons clôturent cette première partie…Nous confions les mariés au photographe, lui aussi ami et musicien, pour des photos certainement éblouissantes avant de s’engouffrer dans une magnifique Traction … Après un rapide rangement, nous nous retrouvons chez Claude et sa famille où nous attendrons la reprise de l’animation en excellente compagnie et avec un assortiment impressionnant de rafraîchissements réparateurs… « On a tous en banc, un arbre, une rue Une enfance trop brève… » La reprise se fait dans un lieu certes transformé mais combien chargé de souvenirs… C’est en effet ici, tout près de ce virage en épingle, qu’un immense abreuvoir accueillait les troupeaux avant le retour aux étables et aux écuries… Pour éviter les mélanges, les arrêts étaient minutés mais souvent les bêtes se mélangeaient et des courses folles dans les rues du village me reviennent à l’esprit… Au fond, alignés face au sud, les lavoirs abrités, véritables points de rassemblement où se construisaient et se démolissaient les réputations en un clin d’œil … Le lieu a été baptisé « Place des Bazels » en mémoire aux lavandières et à leur emblématique batte… Le site a été transformé en salle des fêtes et c’est ici que les mariés ont convié parents et amis pour l’apéritif … Nous retrouvons le répertoire traditionnel mais aussi, en guise de fil d’Ariane, les deux titres, véritables incitations au voyage, « Chariot » et « Emmenez-moi »… Quant à moi, je mettrais à profit les pauses « syndicales » pour me rapprocher avec émotion d’amis d’enfance que je n’oublie pas malgré l’éloignement… Avec l’accord de monsieur, madame Lavigne, mettra un terme à cet apéritif sur une ultime demande… « Pour finir, je voudrais le truc du Pays Basque, avec les bras en l’air… Laaa, laaa, laaa…la, la, la, la,…lalalalalaaaa… » Le « Vino Griego » hymne bayonnais, sera repris en cœur pour ne pas oublier que Villeneuve est aussi terre de rugby… Chers amis Christian et Gérard, voilà ce que je conserve de cet après midi de fête et que je vous dédie en priorité… A demain dans la vallée verdoyante du Vicdessos… Gégé
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