L'Aude!... Et de quatre!... Après un tour de chauffe à Pamiers, pour l'animation musicale de la "Nuit des Soldes" l'équipe au complet, flanquée de ses quatre fidèles sapeurs, reprend, une fois encore, la direction de l'Aude pour, cette fois ci, les "Moustoussades" de Villemoustaussou... Pour fêter les quinze ans de leur existence, les "Moustoussades" ont sélectionné huit bandas, et c'est avec une évidente fierté que nous devrions donc rejoindre les musiciens amis pour cette chaude soirée d'été... Nous accueillons notre nouvelle recrue, Thomas, le dernier né d'une lignée de musiciens émérites, saxo alto en bandouillère nullement impressionné par le répertoire "bomberesque"... Sueurs froides... Tout commence chaudement en ce samedi 27 juin... Encore une fois et surtout aujourd'hui, nous aurons à coeur d'effectuer le trajet dans des conditions optimales de fraîcheur, dûssions-nous imposer moins de confort à nos lombaires éprouvées... Beaucoup de musiciens se sont regroupés à Ganac où nous attend le bus de la compagnie habituelle avec un nouveau chauffeur, Jean... (Pour ce qui va suivre j'aurais préféré carrément Jésus...) Alors que la soute à bagages se remplit méthodiquement, un écoulement d'eau sous le moteur n'attire aucune remarque. Normal ! Le bus est équipé et toutes les clims ont cet effet reconnaissable... Le départ a lieu dans une insouciance générale et rapidement pourtant les sueurs changent de température... Il était une fois, Mirepoix... Soudain le verdict tombe... Le moteur chauffe et il est désormais impossible de poursuivre au delà de Mirepoix...Pas le moindre outil ou accessoire ressemblant... En dix minutes le standard des diagnostics explose...Les portables n'en peuvent plus... La température grimpe de seconde en seconde.. Dans cette ambiance torride, nous apprenons qu'il n'y aura pas de solutions efficaces rapidement.. D'un seul coup je m'imagine au Moyen Age, ici, à Mirepoix, avec comme seuls moyens de locomotion, une brouette, ou mieux encore, une paire de boeufs... Il faut dire qu'en terme de bétaillère, on a tous l'impression d'étrenner le dernier modèle, puisqu'une trappe au plafond, destinée à améliorer accessoirement la ventilation de l'habitacle, ne résiste pas aux sollicitations de Michel... Eh ! Eh !... Giver est arrivé, é, é... L'heure tourne inexorablement et nous redoutons tous de ne pouvoir honorer la prestation de ce soir... Aucun miracle en vue et le chauffeur n'est pas un magicien... Alors que nous sommes tous sur le point de nous en remettre à la fatalité, une voix surgit de dessous le capot moteur... "On sait d'où ça vient !... C'est la durite !...Qui a un couteau ?...Une pince ?...Préparez de l'eau pour refaire le plein !..." Il m'est impossible d'attribuer avec précision la réussite du dépannage à quelqu'un en particulier... Par déduction et après constat du nombre de personnes assises, résignées, abandonnées à une infamie certaine, j'accorderais une médaille collective à nos quatre pompiers... L'eau, fournie par un boulanger généreux, permit au bus de reprendre la route effaçant, les unes après autres, les craintes d'une probable rechute... Enfin les "Moustoussades"... Dans ces conditions, nous ne pouvions être que les derniers arrivés, derniers mais apparemment pas en retard... L'accueil réconfortant permet au groupe de rentrer dans le sujet avec une nécessaire sérénité retrouvée... Nous sommes en troisième position et l'engagement se fait avec la traditionnelle Adelita... Un moment disparus, nos valeureux pompiers, retrouvent la tête du groupe avec leur précieuse cargaison puisée du camion citerne de service... Plus tard nous aurons droit à une magnifique photo des vrais pompiers autour de notre pompe centenaire... Une affluence record alimente en permanence de bien réconfortants encouragements... Tantôt en stations, tantôt en défilé, le répertoire, tricoté main, passe avec merveille... Les altos font honneur au nouvel arrivé... Nos batteurs se surpassent...Tel un métronome humain, Benjamin assure un tempo d'une exceptionnelle régularité à chacun de nos morceaux... Malgré la chaleur, les lèvres de nos trompettistes sont pour l'instant aussi dures que du fer... Et devant, toujours le show de nos amuseurs, tantôt ciblé avec légèreté, tantôt appuyé, car nos différentes aubades deviennent de véritables parties... Petit à petit les cafétistes deviennent les principaux challengers... Les jets se transforment en vagues et toujours les courtes mi-temps, accoudés à "l'estanquet"... "On n'est pas fatigués"... Le spectacle continue avec la même ferveur. Notre musique reçoit les échos espérés... Les autres groupes rivalisent de qualité musicale... Une fois de plus la troupe belge, fidèle à ce rassemblement, fait des prouesses dans son propre registre... Nous présentons un podium de six morceaux où, une fois encore, le public est étroitement associé... Puis "ça continue, encore et encore". Pas de temps mort et toujours la même réactivité... Nos aubades sont discrètement filmées par "Mutzy Khu", une petite vache, très connue sur les réseaux sociaux... Serge est partout... Le voilà maintenant debout sur un comptoir, partageant la direction avec Pascal, toujours aussi...aérien... "On n'est pas fatigués"... Un boeuf, en guise d'épilogue... Ce rendez-vous inoubliable se termine sur scène, avec tous les groupes pour un boeuf mémorable où le Paquito précède l'Encantada, désormais hymne occitan, connu par tous... Nous quittons une fois de plus ce village magique et ce département tellement reconnaissant, avec le sentiment d'avoir donné le meilleur... Preuve est faite qu'il faut du gros pour nous arrêter et que ce ne sont pas d'insignifiants petits problèmes de durites qui nous empêcheront d'aller "de cap tà l'immortèla"... Et oui, les amis, je ne pouvais pas l'éviter celle là... A bientôt sur les hauteurs de Beille... "Après lo malh, un aute malh,... La libertat qu'ei lo camin..." Gégé |
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