Hasard du calendrier ou pas, nous clôturons notre saison où nous l’avons commencée en février dernier, ici, à Crampagna, à la demande, appuyée, du comité des fêtes pour animer l’avant et l’après concert de Nadau, que l’on ne présente plus… Conscient de l’importance du challenge - les concerts de Nadau déplacent toujours beaucoup de monde - notre président, tel un architecte, a pris beaucoup de soin à bâtir cette soirée avant d’engager le groupe dans une réponse positive… Une ultime feuille de présence validée et nous voilà partis, tous décidés à écrire une nouvelle page de notre recueil musical où figurent déjà, les merveilleux moments vécus au plateau de Beille, en juillet 2015, autour de la « lenga nòstra » et de son célèbre colporteur…
Un préambule chaud bouillant…
Le placement libre oblige une ouverture dès 19 heures, deux heures donc que nous comblerons avant les premières tonalités du spectacle…
Ponctuels, nous nous trouvons, dés l’entrée du village, face à une organisation exemplaire digne des grands rassemblements… A la simple vue de nos tenues, nous sommes dirigés, comme prévu, vers le parking réservé aux artistes… A gauche, un immense champ recevra le flot continu des autres voitures pour un placement précis et rigoureux, étroitement surveillé par les membres du comité des fêtes…
Tout est prétexte, pour l’instant, à faire baisser la pression… Claude semble parfaitement détendu… Il faut dire que monsieur vient d’effectuer son dernier saut en parachute de la journée et qu’à ce jour, il n’a rien trouvé de mieux pour se calmer…
Euh !...L’exemple suffit à dissiper rapidement toute nervosité…
Pas le temps de s’étendre sur les présentations…L’immersion se fait en un clin d’œil… Petit à petit, le centre d’intérêt revendiqué se crée autour de la buvette... Alors qu’à l’intérieur les chaises se parent de vestes et de gilets, signes de locations précaires, la curiosité prend vite le dessus… Nous profitons alors d’un auditoire nombreux, prêt à partager ce tour de chauffe festif dans la bonne humeur qui nous est coutumière… Servis par un pupitre de basses exceptionnel, nous sommes sur un sans -fautes prometteur… Probablement pris par l’intensité du morceau, un choriste en devenir délaisse « l’estanquet » et lance seul le couplet d’Hégoak…
Nous partagerons ainsi, l’affiche prestigieuse de la soirée, pendant un long moment, avant de laisser la place, sur injonction de la présidente du comité, à « la chorale des Chœurs des hommes de Varilhes » pour la première partie du spectacle, puis, discrètement, nous serons dirigés vers la salle de restauration, pour d’autres sensations…
Une visite inoubliable…
Sur scène maintenant, Audrey et ses chanteurs entament un répertoire à la gloire de nos montagnes et de nos campagnes ariègeoises…Nous nous associons, par la pensée à cette célébration…
Alors qu’une autre célébration se prépare, cette fois sur la table, Michel Maffrand nous honore d’une courte visite ; instant inoubliable, où l’ancien professeur de math évoque, entre autres, ses débuts avec nos amis Jean Pierre et Jacques, visiblement touchés par cet aparté privilégié que l’on aurait souhaité interminable… A peine remis de cette attention particulière, la nostalgie passe le témoin à une réalité irrésistible, précédée depuis quelques minutes par un fumet exceptionnel à réveiller les morts… Un somptueux cassoulet avec son copieux accompagnement met ce soir en péril les séculaires préparations chauriennes ou toulousaines de ce plat mythique… Impression unanime que nous faisons partager à Maxence, joint au Québec en vidéo conférence par nos jeunes amis …Dommage que trop d’heures nous séparent, on aurait pu en garder une portion au chaud, à condition, évidemment, que les gourmands que j’ai en face, acceptent de partager sans montrer les crocs…
« Si tu ne sais pas où tu vas, saches au moins d’où tu viens ! »…
Le son de la cornemuse puis les premières clameurs marquent le départ du concert… Deux heures d’un spectacle où poésie et musique ne desserreront jamais leur étreinte… Les chansons, d’abord décodées puis chantées en occitan font le bonheur de tous... Une magnifique fresque remplie d’émotion, de profondeur, d’espoir, d’amour, d’humour, et portée par une musique exceptionnelle où « la cornemuse landaise s’engueule avec la guitare électrique »… Chansons nostalgiques mais aussi étrangement modernes avec des clins d’œil permanents sur l’actualité… Des chansons portes drapeaux, comme « l’Incantada », au répertoire de toutes les bandas du sud-ouest ; comme « Mon dieu que j’en suis à mon aise », chantée en Français, chanson traditionnelle, mais tellement sienne à nos yeux, la seule chanson, dit-il, qui peut faire reculer une mêlée de 900 kilos et bien sûr la célèbre « Immortelle », « cançon de fin », dont le refrain, repris régulièrement à gorge déployée par un public transporté, est un véritable hymne à la vie… Comme ces saumons, atteints de «grattère», qui descendent du Groenland, cabossés mais vivants, pour les frayères du Gave, nous aurons reçu ce soir une belle leçon d’espoir…Quelque soit la route, n’oublions pas les rétroviseurs…
Ce n’est qu’un au revoir…
Alors que le chapiteau se vide lentement après un dernier rappel «hors convention collective » nous donnons une dernière aubade au public ravi et encore sous le charme… Nous rendons à notre tour un hommage à l’artiste avec l’Incantada, en espérant que nos notes fassent mouche…En tout cas, elles sont adressées avec énormément de respect et d’admiration… Les derniers lampions ne vont pas tarder à s’éteindre… Mission accomplie…Nous retrouvons une présidente épuisée mais heureuse…Tout s’est bien passé…Le défi était de taille pour ce petit village et il a été complètement réussi…Notre ami Jean-Pierre transmet notre fierté d’avoir participé à cette aventure… Ce fut, pour nous aussi, un véritable challenge… Jamais deux sans trois ! Ce n’est qu’un au revoir !
A bientôt
Gégé
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