C’est au son des fifres et des tambourins Que nous clôturons cette année, avec d’autres copains Un été fabuleux au pays de Crin blanc Des taureaux, des chevaux mais aussi des flamants En parlant d’ici, les gens parlaient du Grau Le delta, de tous temps méritait des travaux Commandés par Paris mais surtout par le roi Voilà comment le Grau devint le Grau du Roi
Ce soir, un petit coin d’Ariège rejoint la Méditerranée Avec des musiciens venus des Hautes Pyrénées
"Dis moi, Céline, ces deux jours ont passé, Est-ce que tu pourrais m’aider à raconter, De Patrick, de Nadine ou bien encore des trois C, Tu es la seule que l’on a chantée… Ecoute-moi oui, écoute-moi, Ferme les yeux et puis rappelle-toi…"
Pour l’occasion l’effectif est au complet Le chauffeur Laurent entame le trajet Est-ce l’effet des canettes de bière Que déjà le car choisit un réverbère
Pareilles à des fourmis Des ombres bruyantes s’écartent dans la nuit. Car Coutens est petit Et ne peut répondre à la demande qui suit Non ! Pas là !... me crie un vieux monsieur Ola, Pépé !... je le mets où je peux ! Le chiendent seul, apprécie l’arrosage Et je quitte le lieu oubliant les usages
Une belotte sur un tapis douillet Des Gaves ou de la Barguillère Qu’importe, pas de trophée Juste l’occasion de boire une autre bière
Bientôt deux directions pour arriver au Grau Et c’est Laurent qui a le dernier mot Très vite enfin arrive le camping Et de petites frayeurs inhérentes au planning
Des chalets de six places et pas les huit annoncées Calme et étonnée, Colette s’inquiète, déterminée Et quand les idées trottent dans la tête de Colette Ca va souffler très fort au camping « l’Espiguette » Nous sommes enfin rassurés Grâce à notre présidente la solution est trouvée Il ne reste plus maintenant qu’à déguster Ce que Pat nous a discrètement amené
Mais comment calmer d’un seul coup de baguette Les ardeurs réveillées sur le coup de cette heure Pour ne pas répéter ici, en cette demeure Ce qui sommeille encore au fond de ma casquette
Cette fois c’est de la Suisse que vient le vent Et une grincheuse qui rouspète vraiment Enfin des « chuts » sans cesse répétés Témoignent à nos voisins une évidente volonté
Rendez-vous ce matin, au car, à neuf heures Direction les arènes devant d’autres douceurs Dents brossées et chaussures cirées Instruments rutilants sur des rouges livrées
Nous suivons maintenant un mariage à l’ancienne En habits authentiques aux couleurs arlésiennes Où des petits se prennent pour des grands En poussant, convaincus, des landaus élégants
Nous franchisons ainsi le plus gros de la foule Le long de ce canal où se joueront les joutes Puis disparaissons derrière les barrières Et nous laissons la place aux belles cavalières
Orphelin de Jeannou, l’hélicon amoureux retrouve le chemin Et rythme de nouveau nos petits parchemins Tendrement enlacé dans les bras de son maitre C’est Christian qui lui donne la force de renaitre
Nos morceaux s’enchainent avec légèreté Nous récoltons souvent les effets escomptés Le public apprécie le technique « finger » Et la génération de Mylène Farmer
Nous sommes les derniers dans le Centre Sportif Et attendons un peu, mais l’instant est festif Drôle de situation où nous faisons l’aubade A d’autres musiciens occupés à leur table Et puis ce souper mémorable où nos deux pipelettes Nous annoncent, de concert, le nouvel an de Ginette Emue jusqu’aux larmes elle met au poignet Un sympathique gage de notre belle amitié Le grand soir arrive, et le cortège se divise Sur des gradins bondés nous nous mettons en lice Les prouesses techniques de quelques manadiers Et la voix du speakeur : «Les Bomberos, tenez-vous prêts ! »
Nous pénétrons enfin dans ce cercle magique Où la foule compacte reçoit notre musique Sommes-nous sur terre ou sur quelle galaxie Pour qu’on recueille autant, autant de sympathie ?
Tour à tour nos confrères, et puis nous et encore Pascal à cet instant lance le Pakistan En haut… En bas… A gauuuche… A droiiiite… et on bouge les corps Aïe !... « Je n’aurais jamais dû quitter Montauban !! »
Tête baissée, je ne vois que du sable et surtout mon trépas Mais qu’il est long, qu’il est long ce désert Papa ! Derrière, Michel, sourire en coin, analyse la situation Pascal, quant à lui, est bien décidé à revoir la question
Soudain la Ola qui démarre, remarquable « onduline » Qui vient s’abimer sur le porche d’entrée Et cette foule dressée d’un élan spontané Quand les premières notes célèbrent les sardines
De retour au chalet, par la mer attirés Nous sommes quelques uns à prendre les cirés Car la pluie elle aussi respecte le tempo Et choisit le moment qui sonne le repos
Au bout d’un long chemin nous entendons enfin les clapotis marins Nos jeunes, mais pas que… décident d’un seul coup de se jeter au bain Les cris n’ont ici de première valeur Que de faire oublier, de suite, une grande fraicheur
Les corps s’habituant à ce dérèglement Il fallait inventer d’autres amusements C’est alors qu’une pile et son puissant halo Allait nous faire voir plein de lunes dans l’eau
Le retour fut trempé et nos polaires rouges N’attendaient que les cintres pour reprendre les courbes La nuit fut très courte, et bientôt c’est « dernier » Le mot le plus parlé
Dernières notes, dernier repas Et puis c’est le car qui repart Comme une corne de brume d’un bateau qui s’en va Notre chauffeur actionne son klaxon à tout va
Notre façon à nous de saluer le Grau De lui dire combien un petit coin d’Ariège Est fier cette année d’avoir saisi le siège En amusant ses gens avec les Bomberos
Réveille-toi, oui, réveille-toi Ouvre les yeux, à la prochaine fois… Gégé |
Le billet de Gégé >