Salut à tous,
Alors que le car quitte lentement mais sûrement Ganac, je fais le constat
tristounet que certaines absences sont lourdes à combler.
Le panache blanc, l'accent haut savoyard, la tonicité portugaise me
manquent déjà. Haro sur l'Université qui nous privera des Pom Pom cadencés
de notre basse. Haro sur la maladie qui retient le
pilote de notre caisse dans les stands. Comme un gamin j'aurais bien aimé,
une nouvelle fois, l'histoire des petites italiennes mais le conteur n'est
pas là ce matin...
Très vite, Colette nous remet en tête le programme des trois
jours qui viennent.
Très vite aussi les éclats de rires caractéristiques de
Christine ponctuent, en l'alimentant, une ambiance réconfortante de
potaches en voyage de fin d'année. Réconfortante est bien le mot, car
quand on voit se qui se passe dehors, nous nous demandons tous si nous n'allons
pas faire un allez-retour dans la journée...
Aire de Vinassan, tout le monde descend...
Nous faisons tous honneur à Pat, notre charcutier pour l'occasion, qui nous
présente un assortiment de charcuterie à faire pâlir le plus réputé des
"bouchons" lyonnais... Nous regagnons le chauffeur aprés
un dernier petit noir... Soudain un klaxon cadencé et prolongé attire forcément
notre attention... Aucun doute pour moi... C'est un ariégeois... Et pas
n'importe lequel, car un ariégeois dans un Astra bleue,... mais c'est bien sûr
!!!... Ca ne peut être que lui... Dans le bus, des doigts indicateurs
suivent le trajet de l'Opel qui contourne le vaste parking avant de nous
rejoindre... En trente secondes le bus se vide et nous voilà tous autour de
Jean Charles et de Serge...
Les voilà, pressés de questions... et quant on voit le contenu de la malle,
nous sommes certains que la musique ne sera pas la même pour nos amis... A cet
instant pour moi, ce déplacement serait une réussite... Bien plus tard, ce ne
sont pas le petit bobo de Michel, notre ténor, ou le petit pépin de la
clarinette d'Arnaud qui modifieront cette impression...
Nous voilà arrivés à notre lieu d'hébergement sous un déluge... Après avoir
pris nos marques, l'organisateur hésite longtemps à nous lancer... Nous nous
mettrons en bouche dans le vaste hall de la gare, puis sous un barnum où
nous seront offerts nos premiers remontants... Peu de temps après nous
récupérons Mireille et Mathieu, le régional de l'étape...
Le lendemain un ciel d'azur remplace le pare-soleil de la veille. Les
aubades se succèdent avec nos standards et nos nouveautés que l'on rode
avec le maximun d'attention. Nous comprenons très vite que le Paquito
et le Vino seront les passeports musicaux de la fête et que, de fait, aucune
bodega ne pourra nous résister...
Nous sommes honorés d'assurer musicalement la progression du Paquito
géant qui doit relever le défi basque. Le challenge se déroule à
travers une foule compacte qui contrarie le
défilé. Nous sommes bousculés en permanence, obligés d'interrompre
souvent le morceau interprété en boucle...
Le résultat sera qualifié de "timide" par la presse locale "malgré
la banda ariégeoise..." comme le souligne le Midi Libre.
Nous ressortons tous épuisés par cette expérience et tentons de reprendre des
forces à la terrasse d'un café - un de plus... En général ces stations sont
beaucoup plus efficaces que la plus complète des ordonnances médicales... Cette
pause technique, complètement consacrée à nos organismes, ne va bientôt être
qu'un lointain souvenir car le spectacle ne tarde pas à reprendre. Comme
toujours nous remercions notre hôte à notre manière sauf que cette fois...
Nous sommes sur le boulevard le plus important de la ville et un attroupement
se forme de plus en plus dense... Cette concentration n'échappe évidemment pas
à notre vigilent chef qui enchaine les morceaux. Plus la musique donne,
plus le monde arrive et plus le monde arrive, plus notre Pascal décolle et
quand Pascal décolle on DOIT assurer... L'homme est partout.
Debout sur un conteneur, il impose la cadence, le chant et la chorégraphie à la
foule désormais acquise. Je délaisse ma partition un court
instant et je vois le monde, tantôt accroupi, tantôt debout, les bras en
l'air reprenant avec ferveur le célèbre refrain du "temps des
fleurs". Plus tard, posé sur une marche de marbre frais, une dame me
confiera que malgré sa prothèse elle participa activement à l'exercice...
Incroyable mais vrai.
C'était vraiment le temps des fleurs et j'offre volontiers les miennes à
notre chef...
Le concert des bandas s'annonce dans des conditions exceptionnelles. Tour à
tour les formations présentent ce qu'elles ont estimé de meilleur pour
l'occasion. Nous varions le traditionnel et la variété. Un passo
doble au cordeau explose la foule. Le tango, le flamenco et le madison qui
s'enchainent confirment l'excellent accueil du public. Pour clôturer le
concert nous interprétons, les quatre bandas ensemble, le Paquito et
le Vino dans une magnifique harmonie. Le public nous retient longtemps
mais tout a une fin et les joyeuses troupes s'engouffrent toujours en musique dans
les ruelles proches, pour se retrouver autour du repas bien mérité...
Les instruments sont mis en sécurité. Un DJ nous invite au
défoulement sur des airs de sardines, de vaches qui courent après les
taureaux et de slips de mauvaise qualité... Beaucoup de blancs sous les spots
multicolores et soudain une frêle silhouette rouge et noire, souple comme une
liane, amplifie le rythme. Deux petits rectangles cernés de noir
vont et viennent sous un rideau de cheveux noirs. Un large sourire
témoigne un soulagement certain après une journée bien remplie.
On se serait cru dans une boum d'étudiants après les résultats de fin d'année.
Merci Stef pour ta bonne humeur communicative...
Dans la soirée une dernière bodega nous accueille avec ferveur. Le DJ ralentit
les soubresauts de sa console et exige un nouveau Paquito et un nouveau
Vino. Nous nous exécutons sans problème... A notre surprise Alain se place
en tête du serpent. Arrive un gaillard qui devait mesurer aux environs
de 1,982 m et bien tenir ses 103,52 kilos. Aïe !... l'ariégeois
marque le coup!! Tout de suite après, il exigera un
poids maximun sous peine de rapatriement sanitaire... J'ai même entendu le
DJ dire, sono à fond, que c'était pour des moments comme ceux là, qu'il adorait
son métier...
La dernière journée nous donne l'occasion de sortir nos casques
rutilants. Les derniers morceaux sont réservés aux aficionados des arènes
qui sortent des dernières corridas. J'ai l'impression que la ville veut nous
garder...
Dans le bus, alors que le sort de quelques douleurs musculaires est confié
à Ginette, notre désormais soigneuse attitrée, Colette reprend
des images réconfortantes. Même si les "petites italiennes"
quittent la route pour emprunter des rails, les comparaisons restent toujours
d'une grande efficacité. Les encouragements de notre présidente nous font
beaucoup de bien.
Voilà, les amis, je pense que nous avons pris une revanche sur l'année dernière
où nous avons été privés involontairement de moments très forts. Il est
probable qu'il n'y aura pas de 4ème rendez-vous avec cette ville hyper
accueillante.
J'ai souhaité vous faire partager ces 3 jours d'amitié et régler mon zoom sur
des moments qu'un journaliste n'a pas pu voir.
A très bientôt.
Gégé