Depuis l'époustouflante ascension du Prat d'Albis, il y a une semaine, et alors que la Grande Boucle vit ses dernières heures, nous nous préparons à vivre, à notre manière, un critérium exceptionnel, un classique du genre, notre "Ganac -Verdun-Ganac" déplacement né depuis maintenant trois ans, d'un calendrier favorable qui nous permet, encore une fois, d'inclure le petit village de Verdun dans les trois jours de fête de Ganac que nous n'aurions manqués pour rien au monde ... Certes, Ganac n'est pas Liège et Verdun n'est pas Bastogne!... Il ne me restait donc que cette mythique association de mots pour tenter de vous faire revivre quelques moments exceptionnels que pourraient compléter, j'en suis sûr, bien d'autres souvenirs... Vendredi soir 26 juillet:" Je déclare ouvertes les fêtes de Ganac!" Petit à petit le rassemblement se forme devant le monument aux morts pour l'hommage des villageois... Après une courte allocution de monsieur le Maire, nos trois trompettistes, Alain, Justine et Nicolas lancent une sonnerie aux morts remarquable, avant que la Marseillaise ne retentisse dés que les derniers échos des roulements nuancés de notre batteur aient traversé le public recueilli… La cérémonie terminée, nous gagnons en musique la placette où ce soir se produiront trois bandas pour cette nouvelle "Nuit des Bandas"... Nous ferons équipe avec les "Bistos de Nas" de Colomiers, avec le merveilleux "Zéland Band", une poignée d' excellents musiciens avec qui, frères de musique, nous avons partagé de nombreuses sorties mémorables... Nous aurons l'honneur de commencer la soirée, juste après la traditionnelle remise de la clé, par monsieur le Maire... Une clé énorme pour que ce soir, les plus grandes portes du village s'ouvrent entièrement... En prévision des facéties douteuses du ciel, d'imposants barnums recouvrent la placette, baptisée pour un soir, "la buvette", sorte de boîte à musique géante entièrement dévolue à la musique de rue...Ce soir point de clavecins, point de harpes, point de luths... Les ménestrels sont en rouge et les instruments demandent du coffre pour des registres plus ...affirmés!.. Depuis quelques minutes déjà, des considérations météorologiques pertubent notre auditoire...Trés vite les chapiteaux allaient prouver leur naturelle efficacité sous l'orage qui commençait... Les ruissellements étaient maitrisés et le public rassuré n'avait d'oreilles que pour nous, délaissant, ou presque, les coups de tonnerre intempestifs, complètement étrangers à nos partitions... Nous ne savions alors pas que ce temps de grenouilles allait persister jusqu'au lendemain soir... Il faut sauver le soldat Myriam... Indifférents au déluge, nous organisons des relais avec la " bande à Jeannou" arrivée là par je ne sais quel mystère et qui, et c'est probablement là, la vertu de l'arrosage, rentre dans la course sans prologue et apparemment sans la moindre trace de dopage...Tout s'enchaine à merveille, jusqu'au moment où, respectueux d'une feuille de route supposée rigoureuse, nous laissions nos amis seuls sur la piste jusqu'à l'arrivée du peloton Columérin pour l'instant très largement distancé... Les Toulousains sont encore attablés alors qu'il est écrit, là, sur la fameuse feuille, que c'est à nous maintenant...Alors?... Magnanimes, nous mettons à profit ces longues minutes pour retrouver avec bonheur nos nombreux supporters Ganacois réunis pour les traditionnelles agapes dans l'hospitalière salle des fêtes, comble, où règne déjà l'ambiance des grands moments... Arrive enfin le temps du réconfort... Pour ce qui est du garde manger, le moindre signe de ralliement est, pour nous bomberos, aussi efficace que le plus tonitruand des tocsins... En peu de temps nous voilà tous installés comme des écoliers à la cantine… Nous sommes choyés comme des hôtes de valeur que la présidente du comité des fêtes va honorer d'une courte visite avec, à la clé, une demande qui ressemble beaucoup à un ordre de mobilisation... Véritablement tracassée par un sérieux "flottement" dans la salle, nous sommes pressentis pour créer, de suite, un effet "kiss cool" salutaire... Notre président, seul responsable devant l'Eternel de nos engagements militaires, apprécie rapidement la situation: "Oui, mais quand c'est "de suite, "c'est vraiment "de suite", euh... avant la tranche de boeuf qui est déjà là?". Pressée et sans attendre le retour du courrier, elle intima l'ordre indiscutable aux serveurs perturbés de reprendre tout et d'attendre le retour... Peu de temps après nous nous faisons un véritable honneur de réveiller tout ce petit monde à notre façon et quel réveil!...Les Bomberos c'est de la "dynamique"!.. L'ennemi est repoussé… Avec la complicité du témoin rouge, les décibels sont lâchés sans opposants...Trempes comme des "tchoupes" et à la limite de l'aphonie, malgré le soutien efficace de notre ami Manu, nous venons de récupérer le soldat Myriam des affres de l'ennui, sans effets co-latéraux et sans révision budgétaire... Le souvenir d'une assiette copieusement garnie refait surface et c'est dans la bonne humeur que nous allons retrouver un autre combat, avec des couteaux en plastique, sortis d'une dinette du Père Noêl... Un reliquat de tonus permettra à une poignée d'entre nous de compléter la troupe tonique des Bistos de Nas, pour un final sans fin, devant une salle complètement déchainée, à l'image de monsieur le Maire, à deux doigts de monter sur la table comme l'ont déjà fait beaucoup de ses administrés... Dans peu de temps maintenant, le DJ prendra la suite avec un véritable défi pour lui, celui de faire mieux... Dimanche 28 juillet, Verdun, une aubade particulière en guise de fin...
Nous nous retrouvons dans le petite chapelle de Verdun, au Barry d'en Haut, pour l'accompagnement de la messe... Nous entreprenons une courte répétition sous la baguette de Yves avant les premiers sons de cloches... Le répertoire est maitrisé, seules quelques nuances seront adaptées et validées par notre chef... La très belle interprétation des oeuvres présentées a provoqué les applaudissements d'une assemblée conquise... La cérémonie au monument aux morts prend rapidement le relais avec un Conseil Municipal orphelin de son Maire, décédé il y a peu de temps...L'ambiance est pesante... L'unique discours sobre et reconnaissant ne s'attarde pas... Très vite, la sonnerie et la Marseillaise s'enchainent comme si personne n'avait envie de prolonger ces moments... Nous prennons nos marques devant le podium pour une aubade sans consigne particulière et devant une faible assistance, certes réactive mais sans les élans d'un village en fête comme nous l'avons connu l'année dernière... Le répertoire normal s'enchaîne avec une petite pause bien méritée et une reprise de plus belle jusqu'au morceau final... Un repas froid nous est proposé et c'est sur l'unique table dressée pour nous que nous découvrons le contenu des sachets distribués tel un pique-nique à minima... Enorme impression que de se retrouver seuls, sans aucun représentant ni du Comité ni de la Mairie...Personne!... La buvette est déserte... Nous quiterons l'espace aprés nous être chargés, en adultes civilisés, des usages obligatoires, sur une amère impression d'un deuil perturbé par une aubade inopportune... Ganac: un final autour de la bodéga... Nous retrouvons Ganac pour l'animation de la bodéga, exercice maintenant traditionnel, à la maison, parés de nos nouvelles tenues blanches floquées de l'emblématique grenouille. La place, toujours discrètement marquée au sol par les vestiges des dernières créations artistiques de Ganac' Arts, se remplit lentement alors qu'une initiation à la pêche à la truite retient l'attention des petits et des plus grands... Le départ est donné avec, une fois n'est pas coutume, un "Apotéosis" magistral, reportant à plus tard nos entrées traditionnelles...Cette entame inédite captive immédiatement...Les cuivres nous emmènent vers les sommets... Nous accueillons Dorian qui, malgré un gros problème sur son instrument, honore ce soir, avec le premier alto de Jean Pierre pour dépannage, une promesse que beaucoup auraient manquée en pareilles circonstances... Même si cet engagement d'un soir ne devait pas avoir de lendemains, je me devais de souligner une qualité essentielle devenue hélas trop ringarde de nos jours... La soirée va se poursuivre dans une ambiance de feu malgré un ciel à nouveau menaçant... La nuit tombe sur le village et c'est sur des reprises époustouflantes que nous prennons congé pour un repas offert par le comité que nous terminerons juste avant un magnifique feu d'artifice... La boucle est bouclée pour nous, honorés d'avoir participé une fois de plus aux principaux temps forts de ces trois jours de fête jalonnés de merveilleux souvenirs qu'il m'a été agréable de partager avec vous tous... Notre prochaine sortie sera pour Bénac... Une fois de plus La Barguillère nous ouvre ses portes et nul doute que nous saurons relever le défi... Gégé
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