Mazères, le" Paradis du Pape", samedi 24 juillet 2021.

Voilà un an, déjà, le 19 juillet exactement, pas très loin d'ici, encore une fois à la limite de l'Aude et de l'Ariège, Coralie et Marvin nous laissaient les clés pour clôturer à notre manière les deux jours de fête qu'ils offrirent à leurs invités, témoins privilégiés de leur union...

Le "Paradis du Pape", lieu enchanteur, en bordure de L'Hers, avec ses magnifiques parcs fleuris, réservé de tous temps aux événements festifs, et déjà au XIV siècle, lieu privilégié du pape ariègeois Jacques Fournier, alias Benoît XII , dont l'histoire nous dit qu'il vécut plus de sept ans au palais des papes en Avignon... Le Vaucluse, tiens donc, cela pourrait bien intéresser nos deux tourtereaux...

Cette animation, reportée plusieurs fois pour les raisons sanitaires, fut pour nous, dés qu'elle a été confirmée, la raison essentielle des nombreuses répétitions salvatrices chez nos amis Erika et Serge. Nous trouvâmes alors toute la sérénité nécessaire aux calages définitifs de notre nouveau répertoire...

Ce samedi après midi, nous nous présentons à dix huit musiciens.

Caroline ignore tout de notre présence. La surprise devra être totale.

Arrivés sur place avec une marge de sécurité rassurante , Nathalie, la maîtresse des lieux, nous livre quelques suggestions de placement...

Après une rapide installation dans le "parc de l'apéritif", après "le jardin des photos" mais avant le vaste restaurant, nous retournerons sur le parking pour accueillir à notre façon la voiture des mariés qui débouchera face à nous, à l'angle de l'imposant corps de ferme qui protège l'entrée du domaine...Le rideau se lèvera alors sur le premier acte de la soirée, sur un livret musical préparé de main de maître par Yves, notre talentueux chef d'orchestre...

Délestés de nos étuis et de nos pupitres nous entamons donc, en premier temps, un ultime tour de chauffe devant une brigade de serveurs, déjà à l'ouvrage, surpris et honorés par nos premières notes...

Puis, conformément à la mise en scène le parking devient alors pour un instant, une véritable cour d'honneur où nous accueillons en fanfare, Caroline et Sylvain, les héros de la journée...

Les klaxons se rapprochent de plus en plus sur le chemin étroit qui mène au domaine... Quelques voitures d'avant-garde confirment l'arrivée dans une poignée de secondes et enfin, une sublimissime Dodge, probablement une Custom Royal de 1958, un V8, capable de déplacer ses 1600 kilos à prés de 200 km/h et qui...euh!...

Dans un état exceptionnel, couleur bonbon, ornée d'une magnifique gerbe de fleurs, maintenue comme par miracle sur l'immense capot rose, toit en toile beige, la belle américaine s'apprête à débarquer le couple d'amoureux, Caroline magnifique dans sa robe beige et Sylvain tout en bleu... Les deux petits bouts ne sont jamais très loin...

Alors que nous entamons notre morceau fétiche, encore dans la voiture, les deux visages se rapprochent pour un tendre baiser... A ce moment précis la surprise fait son effet...

Plus tard Caroline me traduira son émotion en ces termes : " je ne m'y attendais pas du tout, en plus les Bomberos!..."

Nous laissons la plupart des invités pour une très longue séance photos dans le jardin prévu à cet effet...

Tous rassemblés autour du carrosse rose, le chauffeur fier et honoré, saisira l'instant par une merveilleuse photo, qui aura une place de choix dans nos prochains supports publicitaires...

Sans attendre l'arrivée des invités, pour le moment plus attentifs aux photographes qu'aux petits fours, nous proposons notre répertoire dans l'ordre choisi par notre chef... La soirée va être longue, nous partons pour une aubade de trois heures et demie...

Les mariés sont au petit soin... Sylvain nous demande timidement si "Emilie" est dans nos cordes. Le pauvre, il ne sait pas!!!...

Nous ne profiterons de l'excellent buffet qu' à deux reprises, récoltant chaque fois la bienveillance et la satisfaction des invités...

Ces entractes font toujours la joie de nos plus gourmands...

Je conserverai longtemps le goût de ces petites demi-sphères de foie à la confiture d'abricots...Un régal...Et que dire de ce jambon de Bayonne, tout entier offert au supplice de la lame pour une ultime chiffonnade, sous le regard pétillant des gourmands impatients, bien décidés à protéger leur rang, la main tendue vers l'énorme bloc de viande qui diminuait à vue d'oeil, ne laissant bientôt apparaître qu'un fémur décharné en guise de trophée de l'excellence...

Les reprises s'enchaînent... Tour à tour, L"incantada" chavire; le "Vino" rassemble, même les femmes se jettent, et l'incontournable "Emilie" que nous jouons ce soir pour la seule Emilie de l'assistance. Longs cheveux blond cendré, regard malicieux et rieur que protège une monture noire, la ressemblance est totale...

Sur le carré de verdure, les basses se déchainent, Lionel persiste... On ne compte plus les refrains... Et ça continue, encore et encore jusqu'au moment où résignés les invités rejoignent la vaste salle pour le repas traditionnel...

Les mariés nous remercient chaleureusement... Nous recevrons dés le lendemain un message élogieux qui nous rassure beaucoup dans cette période particulière...

Réunis autour d'une copieuse collation, nous profitons de ce moment magique, fatigués mais heureux du travail accompli.

Les prolongations se joueront demain, chez nous à Ganac, pour la fête du village, réduite à minima mais toujours avec les Bomberos...

Gégé